Etat providence participatif

Publié le par Réformisme et rénovation

Alors que la marchandisation de notre mode de vie est dénoncée de toutes parts, il ne vient que peu à l’idée que le développement des services à la personne est en train d’être colonisé par des pratiques marchandes. Ce nouveau marché est même considéré comme étant une des principales sources de création d’emplois nouveaux pour les années futures compte tenu du vieillissement de la population. Il est certain que le service à la personne devra se développer, mais de quelle façon ? Le choix actuel est basé sur une incitation au moyen du chèque emploi-service qui permet au client de récupérer environ 50% de ce qu’il paie en crédit d’impôt pourvu que le fournisseur de service soit agréé. On voit ainsi fleurir quantité de petites entreprises de service de proximité.  Cette démarche souffre de plusieurs inconvénients :
·        Il s’agit d’emplois aidés dont le coût pour la collectivité atteindra vite sa limite. Il deviendra alors logique de réduire cette aide providentielle.
·        Une catégorisation sociale du type « ceux qui peuvent s’offrir une aide à domicile et ceux qui ne le peuvent pas » ne pourra que s’accroître au fur et à mesure que la solvabilité décroîtra.
·        La logique marchande, ou plus précisément la logique productiviste ne manquera pas de se développer sur ce secteur. Elle y est particulièrement mal adaptée dans la mesure où les gains de productivité y sont peu pertinents. Le besoin est social et relationnel autant qu’utilitaire.
 
Une autre approche est-elle possible, une approche qui ne dénature pas cette activité comme nous sommes en train de le faire en la marchandisant (productivisant pour être exact), une approche libérale qui ne fasse pas gonfler les services sociaux étatiques ?
Les améliorations de la productivité et l’accroissement de la durée de vie ont permis d’accroître considérablement le stock de temps dont la société dispose. Comment mobiliser ce temps vers des activités sociales en respectant la liberté des acteurs, sans accroître indéfiniment les prélèvements obligatoires et dans une optique égalitaire ?
C’est l’objet de l’État Providence Participatif. Il s’agit de prendre soin des plus dépendants (service à la personne), de développer le soutien et l'encadrement à la lutte contre l'addiction, de soutenir la formation, en particulier des plus jeunes et, d'une façon générale, procurer une vraie reconnaissance au travail associatif bénévole. Il s’agit d'établir la pratique pour chacun de deux métiers comme norme (mais pas comme obligation), un métier productif (privé ou public) soutenu par une économie de marché capitaliste et un métier social (privé ou public) soutenu par une économie de marché fluide ou distributif disposant d'une monnaie fondante. Il fonde le projet de (re)culturaliser  l'économie solidaire et de l'écarter des principes capitalistes sur lesquels elle s'engage, sans l'écarter des principes de marché (principe de liberté d'offre et de demande partout où ce principe est efficient). Il vise à apporter une réponse efficace aux problèmes de marginalité, de catégorisation sociale et d'insolvabilité que rencontre actuellement une partie de l'économie sociale et solidaire. Il s'agit d'accompagner la démarchandisation partielle du monde et de donner corps à la citoyenneté sociale par une pratique sociale ordinaire. Il s'agit aussi de découpler et de stabiliser, au moins partiellement, la couverture des besoins sociaux des soubressauts du marché mondialisé. L'état providence participatif est un projet d'essence socio-libérale actualisant notre contrat social et donnant toute sa place à l'acteur, aussi bien sur le plan productif que sur le plan social.
Pour en savoir plus : 
Pour participer à son développement :
 
Amicalement.
Michel MARTIN
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